Être une femme sans enfant…
Et toi, Emilie tu as des enfants ?
Non…
Ah bon ? Comment ça se fait ?
Je ne compte plus le nombre de fois où quelqu’un m’a posé cette question.
Être une femme sans enfant, personne n’en parle alors j’ai décidé d’en parler.
Arrivant à l’âge où il devient compliqué de devenir mère, je me demande comment être une femme sans enfant ou être mère différemment. Et bien sûr dépasser le deuil de l’enfant qui ne naîtra pas.
La réalité, c’est que la plupart des femmes qui n’ont pas d’enfant, ne l’ont pas choisi, soit pour des raisons médicales, problèmes de fertilité ou la bonne rencontre qui ne s’est pas faite à temps. Le temps n’est pas un allié des femmes quand il s’agit de concevoir un enfant.
Alors qui sommes-nous les femmes sans enfant dans une société qui prône la famille ? Quelle place avons-nous ? Quelle place pouvons-nous prendre ou inventer ?
Ne vous méprenez pas, je suis très heureuse de voir l’essor de l’accompagnement qui est proposé autour de la grossesse et de la parentalité car il y a de vrais besoins.
Mais qui se questionne sur celles qui ne participent pas au renouvellement des générations, qui arrêtent les arbres généalogiques et les guérissent aussi souvent ?
En France, la natalité est en nette baisse. Entre 2012 et 2022, nous sommes passés de 2,1 enfants par femme en moyenne à 1,8% bien que notre pays reste un champion européen en la matière avec un taux de natalité moyen à 1,5%. Le premier semestre 2023 a confirmé cette tendance avec une chute de 7% par rapport au premier semestre 2022.
Les problèmes climatiques, le climat anxiogène et l’incertitude globale ne favorisent pas la confiance en l’avenir et donc l’envie de procréer. De plus en plus de jeunes affirment qu’ils ne veulent pas avoir d’enfant dans un monde comme le nôtre. Certains vont même jusqu’à se faire opérer pour éviter tout risque « d’accident ».
Comment notre société va-t-elle accueillir ce mouvement ? Car sans naissance, il n’y a tout simplement pas d’avenir pour l’humanité.
Le questionnement est vaste sur ce sujet et je ne vais pas rentrer dans questions trop philosophiques. Ce n’est pas l’enjeu.
Je souhaite simplement que cette question des femmes sans enfant et des hommes sans enfant, bien que la « pression » inconsciente ne soit pas la même pour eux, soit accueillie sans jugement. Car derrière cette réalité, il y a très souvent des blessures, des peurs, des mémoires familiales, transgénérationnelles qui demandent à être conscientisées, entendues, déposées et guéries.